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2011-B- Lc 2, 22-35 Jeudi octave Noël-: Syméon


Année B: Jeudi de l'octave de Noël (litbn005j.11)
Luc 2, 22-35 : SYMÉON

Quand j'ai crée Adam, dit Dieu, je lui ai donné de me voir [...] il voyait mon visage, il contemplait ma gloire [...] transgressant ma loi, il est devenu aveugle [...]. [Alors] je suis devenu semblable à eux parce que je ne supportais pas leur aveuglement [...]; mon désir [est] d'être vu par les hommes (Simon le nouveau Théologien, Xe siècle, moine grec).

Nous exprimons souvent que l'écoute est le sens chrétien par excellence qui nous ouvre à la Parole de Dieu. Mais Syméon, homme d'écoute de la Parole, qui la murmurait dans son cœur, nous démontre que durant toute sa vie, il a voulu voir le Verbe de Dieu, le toucher de ses mains.  Non seulement Dieu s'est fait Parole. Il  s'est fait chair pour se faire voir.  Ils virent et ils crurent.   

Hier, c'était Syméon qui entrait dans le temple, poussé par l'Esprit de Dieu. Aujourd'hui, ce sont chacun de nous, poussés par ce même Esprit, qui partageons la joie de toucher le Verbe de Vie, l'empressement de voir le Salut. Ce matin en ce cinquième jour de Noël, l'éternel aujourd'hui de Dieu nous rejoint dans le temple de nos cœurs, pour entraîner notre aujourd'hui éphémère dans l'aujourd'hui de sa lumière.

Jean le contemplatif, a présenté Jésus comme la lumière du monde  (Jn 8, 12). Mais qu’elle est cette lumière qu'a vu Syméon ? Nous ne pouvons pas comprendre [cette] lumière, elle échappe à l’esprit. Elle reste un mystère, dit Albert Nolan dans son très beau livre Suivre Jésus (pp.64-65). Cette lumière qui était dans le monde dès les commencements -Dieu dit : que la lumière soit et la lumière fut-, par qui le monde a été fait et que le monde n'a pas connue (Jn 1-11-19), est mystère qui illumine tout homme qui vient au monde (Jn 1, 9), qui a enveloppé les bergers et les mages.   

Impossible de vivre sans la lumière. Elle nous fait créature nouvelle. Syméon en fut transformé. Notre étonnement est de comprendre que ce Verbe lumière du monde (Jn 8, 12) ne garde pas sa lumière pour lui-même. Il est venu nous donner sa lumière en nous faisant des fils de lumière (Jn 12, 16), des enfants de lumière. Notre stupéfaction et notre louange entendent Jésus lumière né de la lumière (Credo) déclarer : vous êtes la lumière du monde (Mt 5, 14) vous êtes lumière dans le Christ (Ep 5, 8).

Noël, c'est le passage des ténèbres à son admirable lumière (1 Pi 2, 9). C'est notre «transfert» dans une terre, celle de nos origines.  Origène écrivait, faisant allusion à notre évangile de ce matin : si quelqu'un veut gagner le royaume qu'il prenne Jésus dans ses mains, qu'il l'entoure de ses bras, qu'il le serre sur sa poitrine et alors il pourra se rendre en bondissant là où il le désire. Tant que nous ne touchons pas le Christ, ne le prenons pas dans nos bras, nous demeurons prisonniers de nos liens d'en bas.

Saintetés, c'est notre rencontre personnelle avec le Christ qui éclaire d'une lumière nouvelle nos vies et nous engage  à regarder d'une manière nouvelle le monde des indignés qui ne trouve pas de places dans nos hôtelleries. Pour nous, ils sont les visages du Dieu de la crèche.  C'est le commandement nouveau qui dissipe les ténèbres (1 Jn 2, 9). Suivre le Christ, c'est vivre en fils de lumière  (Ep 5, 8). C'est nous donner des yeux de lumière. C'est une responsabilité. Les chrétiens sont comme de la lumière pour les autres, pour tous les hommes du monde entier. Si nous sommes chrétiens nous devons ressembler au Christ (Mère Térésa).

Dans sa lettre ouvrant le nouveau millénaire, Jean-Paul II lançait aux chrétiens cette mission : Un nouveau siècle, un nouveau millénaire, s'ouvrent dans la lumière du Christ. Mais tous ne voient pas cette lumière. Nous avons la mission admirable et exigeante d'en être 'le reflet' (n. 54).

Le Dieu-avec-nous est en nous. Le fruit de la lumière, c'est signer de nos vies ce que Jean exprimait tantôt. À cela l'on reconnaît si l'on est dans les ténèbres ou dans la lumière (Jn 2, 8-11).  Les premiers habitants du monde mangèrent et leurs yeux s'ouvrirent (Gn 3, 5).Prenons ce pain, mangeons-le et  nos yeux s'ouvriront sur cette joie de voir en Noël la fête de la naissance de l'humanité en Dieu. AMEN.

 

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Date: 
Samedi, 1 janvier, 2011

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