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2024-B-Mc 8, 1-10- samedi de la 5e semaine ORDINAIRE-de la dynamite

Année B- vendredi de la 5e semaine ORDINAIRE (litbo05.24)

Mc 8, 1-10- Jésus a le désir de nous.
Personne n’a le dernier mot sur ce geste de Jésus de nourrir tant de monde. Personne ne peut mettre la main sur Lui (Jn 7, 30). La plus grande tentation et elle est réelle, serait de matérialiser, de réduire le Vivant à quelque chose que l’on fait, que l’on consomme, que l’on possède. Ce geste n’est pas à comprendre comme une barre énergétique, du bonbon, fut-il du pain, que Jésus distribue à la foule. Jésus ne distribue pas quelque chose à la foule. Il se donne lui-même. Ce geste est le seuil d’entrée dans le mystère du don d’une vie pour nous.
 
Si on laisse ce pain nous nourrir, si on se laisse nourrir par ce pain personnellement, communautairement, dit le Père François Cassingena-Trévedy, c’est de la dynamite qui explose dans toutes les directions. Prenez et mangez, c’est une explosion nucléaire qui transforme toute vie. Le monde ne le sait pas encore, mais tous sont invités au repas des noces de l’Agneau (Ap 19, 9)[1].
 

Ce matin, en méditant ce passage, ne chosifions pas ce geste de Jésus. Ne le matérialisons pas non plus. Entrons dans la grande joie de Jésus de se donner dans ce mystère d’amour et de communion. Ce n’est pas un geste, permettez-moi de le dire ainsi, que le prêtre fabrique[2]. C’est l’Église qui fait l’eucharistie. Ce geste qui « incarne »,  fait entrer Jésus dans nos vies. Il continue l’incarnation[3]. En nourrissant une foule, Jésus rend chaque personne des incarnations de sa présence, j’ajoute, réelle, dans le pays de l’ombre et de la mort.

Pour signifier la beauté de ce geste, le pape François, dans la joie de l’évangile, utilise l’image du polyèdre où chaque élément conserve son importance et son originalité (EG # 236). Jésus exprime la convivialité des différences (21/06/2019) et atteste que tout le monde à une place qui lui est réservée et (qui est) essentielle (FT #190). Une compréhension « fermée » en défigure sa beauté.

Prenez-en tous. C’est la chaine alimentaire divine qui remonte au début de la création quand Dieu donne de la nourriture au premier couple humain (Gn 1, 29) et met à leur disposition l’arbre de vie (Gn 2, 9, 16)[4]. Jésus nourrit tout le monde, sans exclusion de personne, de leur couleur de peau, de leur origine, de leur degré de croyance. Voici que je fais toute chose nouvelle (Ap 21, 5) J’ai pitié de cette foule, car voilà déjà trois jours qu’ils restent auprès de moi et ils n’ont pas de quoi manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et il y en a qui sont venus de loin (Mt 15,32). 

Aujourd’hui, nous nous disons « bonjour » « comment ça va ». Nous sommes assis sur le même banc dans le métro, respirons le même air. On est sur la même route, mais chacun pour son compte, ne s’occupant que de ses propres intérêts et laissant les autres “s’arranger” comme ils peuvent[5]. Nous sommes des individus l’un à côté de l’autre, nous ne sommes pas ensemble, ne marchons pas ensemble avec nos différences. Nous ne renonçons pas à nous ériger plus porteur de vérité que les autres.

L’image du polyèdre fait ressortir la nécessité d’être ensemble, pas juste à côté de quelqu’un souvent enfermé dans son cellulaire. Elle débouche sur la théologie de communion, sur le sacrement de la fraternité, de l’accueil de tout le monde, du dialogue avec tout le monde.
 
En distribuant ce pain, Jésus ne se voit pas à côté de chaque personne de la foule. Il se voit avec la foule. Je suis au milieu de vous, faisant corps avec la foule, en communion intime avec chaque personne. Ce n’est pas une foule que Jésus nourrit, c’est chaque personne avec qui il fait alliance. Jésus sait qu’il est Pâques pour chaque personne de la foule. Il sait qu’il est l’Agneau qui enlève le péché du monde, qui fait Pâques.
 

Ce geste est si transformant qu’Éric-Emmanuel Schmitt qui a fait l’expérience de rencontrer Jésus en Terre sainte affirme parlant de l’eucharistie que la vie descendait dans mon corps et puis remontait dans mon esprit. Un miracle chaque fois. L’eucharistie me rend homme nouveau chaque fois. J’en suis surdosé chaque fois. AMEN.

 

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Date: 
Lundi, 5 février, 2024

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