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2025-C- saint Pierre et saint Paul

Mt 16, 13-19 : qui suis-je ?

Observons que nous posons beaucoup de questions. Questions de curiosité. Questions de clarification. Questions d’approfondissement. Les questions révèlent plus qui sont les personnes qui les posent que les réponses. 

Observons aussi que Jésus a posé beaucoup plus de questions que celle pour vous, qui suis-je adressée aux disciples. Il en aurait posé plus de 225 questions. Qui cherchez-vous ? De qui est cette image ? Que veux-tu que je fasse pour toi ? Qui m’a touché ?  À quoi puis-je comparer le Royaume de Dieu ?

Chaque fois que Jésus pose une question, il montre son empathie, son amour pour les gens, son immense miséricorde qu’il adresse à Pierre qui après avoir déclaré tu es fils de Dieu, refuse de Le voir monter à Jérusalem. Cela ne t’arrivera pas dit Pierre. Arrière Satan lui répondit Jésus (Mt 16, 23).

Les questions de Jésus sont des questions qui obligent à « descendre » en nous. Jésus ne questionne pas pour faire la morale, pour condamner. Il questionne les gens pour les sortir d’une vie purement extérieure. Elles font grandir. 

Quand je déclare que Jésus est fils de Dieu, je n’affiche pas mon savoir sur Jésus, seulement mon désir de vivre quelque chose d’inimaginable. D’inouï. D’invraisemblable. De vivre une vie de folie et de scandale (1 Co 1, 18). J’accepte qu’il grandisse et que je diminue. Pierre et Paul invitaient à n’avoir qu’un seul cœur, qu’une seule âme, à mettre tout en commun (Ac 2, 44). Ils répétaient qu’il n’y a plus de murs entre nous, qu’il n’y a plus ni eux et moi, seulement le nous. Nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps (Rm 12, 5).  

Déclarer Jésus fils de Dieu, c’est entreprendre la construction d’un nouvel ordre social : il n’y a plus ni grec, ni juif, esclave et libre, homme et femme, mais vous êtes tous un en Jésus-Christ (Gal 3 : 28). C’est se mettre en marche vers une vie de béatitude, pleine de paradoxe : donner l’autre joue, prendre une seule tunique pour la route, aimer ses ennemis, faire du bien à ceux qui nous font du mal.

Je le dis avec conviction, reconnaître Jésus comme le je suis, comme le Fils de Dieu ne fait que commencer. Jusqu’à preuve du contraire et moi le premier, il n’y a pas personne qui accepte totalement d’oublier son moi pour revêtir le moi de Jésus. Nous prêchons une morale, une doctrine, mais pas l’Évangile.

Le grand défie actuel est de donner une réponse qui ne se contente pas de montrer notre savoir, notre connaissance de Jésus. La joie chrétienne se trouve dans l’effort à vivre comme Jésus et non dans la réussite. La victoire est dans l’effort (Gandhi). Chaque fois que je déclare qui est Jésus, je gagne la guerre pour exister un peu moins et faire exister un peu plus le Christ en moi. Je consens à transformer mon moi en son moi ce n’est plu moi qui vit. Carlo Acutis, âgé de quinze ans, qui sera canonisé en septembre, répétait qu’il lui fallait beaucoup de volonté pour qu’il y ait moins de moi pour faire place à Dieu.    

Ce qui réunit Pierre et Paul, c’est que le deux ont annoncé l’Évangile, l’un en côtoyant Jésus, l’autre en l’expérimentant sur la route de Damas. Les deux se sont dépensé tout entier (2 Co 12, 15) pour Jésus.

Une question : pensons-nous plus à Jésus plutôt que de vivre avec Jésus en entrant dans son mystère ? Sommes-nous des « Jo connaissant » de Jésus ou vivons-nous sur le bord de son mystère ? Entrons dans le mystère Jésus que Pierre et Paul ont fait connaître jusqu’à donner leur vie pour Lui. AMEN.