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Fête de l'Action de grâce 2016

Date: 
Mardi, 27 septembre, 2016 - 14:00

Mot de Mgr Noël Simard, Évêque du diocèse de Valleyfield

 

« Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce » (Lc 17, 16)

 

 

En octobre, c’est le long congé de l’Action de grâce…

 

Quand je pense à notre culture des droits, je ne peux que nous féliciter pour les efforts faits pour la reconnaissance et la promotion des droits de la personne, surtout lorsque celle-ci est menacée, exploitée, traitée injustement. Mais en même temps, je m’interroge sur l’oubli que cette culture fait des devoirs correspondants. Je ne peux m’empêcher de penser que nous avons peut-être mis la reconnaissance ou la gratitude en congé…

 

Non seulement aujourd’hui on exige beaucoup, et on prend pour acquis que tout nous est dû, mais on fait souvent preuve d’ingratitude. Et pourtant, l’ingratitude est difficile à supporter. Allez interroger les parents qui se sacrifient pour leurs enfants et qui n’entendent jamais un merci de leur part.

 

Jésus a souffert de l’ingratitude des êtres humains : dans le récit de la guérison des dix lépreux, il est « déçu » qu’un seul revienne pour le remercier. Voilà pourquoi il est en admiration devant celui – un Samaritain – qui a su lui dire sa reconnaissance.

 

Profitons de ce congé de l’Action de Grâce pour nous interroger sur notre devoir de reconnaissance, d’abord envers Dieu, envers ce que nous devons à Dieu, et ensuite envers les autres, spécialement les plus défavorisés.

 

Place donc à la reconnaissance, à l’action de grâce, à la louange : pour la vie reçue de Dieu, pour notre mère la terre, pour la création. Que tes œuvres sont belles, Seigneur! Merci Seigneur pour tous tes bienfaits, pour tous les dons que tu nous as faits : amour, intelligence, qualités, argent, emploi, etc. Merci pour la grâce formidable de la foi, pour les joies familiales, pour notre communauté chrétienne, pour l’Eucharistie!

 

Place à la reconnaissance des plus défavorisés : savons-nous apprécier et admirer les richesses de cœur des plus humbles, des petits, des pauvres? Savons-nous reconnaître, sans juger, le merveilleux, les trésors de bonté qui se trouvent chez nos frères et sœurs, nos proches comme ceux que nous connaissons peu ou mal?

 

Dans le cadre du tournant missionnaire, il nous est demandé d’aller vers les gens, de sortir : cela signifie être capables de reconnaître chez ceux-ci ou celles-ci, proches ou très loin de Dieu, une ouverture à Dieu, une aptitude à la foi et à l’amour.

 

Être reconnaissant envers les autres, c’est croire qu’ils et elles sont capables de Dieu. La gratitude signifie laisser de côté la critique négative et le jugement destructeur : ne jugeons pas car nous ne sommes pas Dieu pour lire au fond des cœurs.

 

En terminant, laissons cette phrase biblique nous habiter et nous entraîner sur le chemin de la reconnaissance : « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’Il m’a fait? »

 

 

 

 

† Noël Simard
Évêque de Valleyfield