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OSONS SEMER L'ESPÉRANCE

 2e CAUSERIE : Osons semer l’espérance 

« Le Seigneur ne réclame rien de grand,
rien de difficile, pas de cadeaux.
C’est lui qui va nous en faire.
Il nous appartient de nous y préparer
et de nous y disposer ».
Saint Thomas de Villeneuve
(sermon 4e dimanche avent)

INTRODUCTION


Nous ne réalisons pas assez comment l’espérance a deux pieds. Pour la plupart d’entre nous, notre espérance est tournée vers l’avenir. Un avenir meilleur. Nous oublions que l’espérance est tiraillée entre le passé et l’avenir. Entre se souvenir de la naissance de Jésus – « venu dans le monde qui fut fait par Lui (Jn 1, 10) » - et son retour dans la gloire, « Dieu viendra dans tout son éclat ! (Ps. 49) ». Les deux premières semaines orientent notre regard sur « Celui qui vient ». Plus nous nous approchons de Noël, plus la liturgie nous fait voir « la plénitude des temps ». Entre ces deux venues, il y a ce temps « intermédiaire », le temps d’avoir les deux pieds sur terre qu’est l’espérance. Espérer ne nous fait pas perdre le nord! « L’espérance chrétienne est tournée vers l’avenir, reste bien enracinée dans un événement du passé et se vit au présent » disait Benoît XVI en ouvrant la saison de l’Avent 2005 (27 novembre 2005.)

Tiraillées, nous le sommes. Nous espérons revivre le passé, qui semble bien meilleur « parce que nous ne l’avons pas vécu », dit saint Augustin. Nous espérons pour l’avenir voir le passé se réaliser. Nous sommes des êtres enracinés dans un passé qui nous marque, nous façonne. Mais l’avenir, avec toutes ces nouvelles innovations, séduit. Du passé, l’espérance fait un avenir et de l’avenir un passé.  

Mais espérer n’est pas fuir dans un passé lointain ou dans un avenir à-venir.  Pour nous parler de la mémoire de  « Celui qui est venu », de celle du passé qui nous habite et que nous souhaiterions voir se reproduire dans l’avenir et de la mémoire de « Celui qui viendra dans la gloire » celle d’espérer pour l’avenir des temps meilleurs que ceux du passé, la bible en parle comme le temps de Dieu. Le temps de sa Promesse.

Aujourd’hui, « Celui qui est venu » «  Celui qui reviendra » frappe à la porte de notre cœur pour nous redemander si nous sommes disposés à Le recevoir. Peut-être que nos hôtelleries n’ont plus de place pour Lui. Par nous, à travers nous, le Seigneur, -« celui par qui tout a été »- veut entrer dans notre histoire, notre époque. Il cherche une demeure vivante, nos vies personnelles. Cela se nomme l’aujourd’hui de notre espérance.

Notre espérance s’enracine dans l’Aujourd’hui de la Promesse de Dieu. Cette promesse regarde l’avenir mais s’actualise dans le « maintenant », l’aujourd’hui. Nous avons trop tendance à vivre Noël dans l’espoir de revoir ces chaleureuses rencontres en famille avec ses tables bien organisées d’hier. Nos lamentations se font nombreuses sur l’hier que nous trouvions si beau. Nous manquons l’aujourd’hui, cet instant le plus précieux de nos vies.  Avec Jésus, cet instant dans le présent, l’aujourd’hui devient incontournable : Lui pour qui le temps est un éternel présent.  Songeons ici aux grandes odes des derniers jours de l’Avent :

« Viens, chef de ton peuple, Toi qui nous donnes la Loi ;
Viens Clé de David, Toi qui ouvres les portes ;
Viens Sagesse du Très haut, Toi qui régis l’univers…. »

Oser courir le risque de faire naître en nous « maintenant »,  l’hier et de demain de notre foi.  Oser vivre maintenant « l’hier » de l’annonce de la Bonne Nouvelle « Je vous annonce une grande joie » et le demain du Projet de Dieu qu’Isaïe (11, 5-10) présente « en parlant du loup qui habitera avec l’agneau… parce qu’il ne se fera rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte ». Ce « maintenant » n’est jamais réalisé en nous. Paul exprime très bien cela quand il écrit « voir ce qu’on espère n’est plus espéré ; ce qu’on voit, comment pourrait-on l’espérer ? (8,23) ».

Oser rendre présent « Celui qui est venu » et « Celui qui viendra dans la gloire ». Nous n’entrons pas dans une période statique, de tout repos. Nous entrons dans un temps qui va nous arracher, nous déraciner de nous-mêmes pour devenir « non pas Dieu mais ce que Dieu est : saint, heureux, béatitude (Guillaume de saint Thierry ». Dans cette même lettre aux frères du Mont Dieu, l’auteur ajoutait : « Le serviteur de Dieu doit toujours progresser ou régresser. Il s’efforce d’atteindre les hauteurs ou il glisse vers les précipices #38) ». Si ce temps ne nous dérange pas, si nous y entrons par habitude, c’est que nous n’avons pas encore, malgré notre âge, nos prières, accédé à l’espérance chrétienne. Nous avons seulement rêvé d’en vivre.

Ces deux pôles rejoignent les deux temps de l’Avent : rencontrer le Christ qui est venu nous « saluer » (incarnation) et orienter notre peuple vers le moment où «  Dieu sera tout en tous (1 Cor15, 28) » au soir de l’Histoire. (Fin des temps)

Ma question est simple - pas nécessairement facile - comment unifier en nous la mémoire d’un événement du passé et celle d’un événement de gloire à venir?  Comment accueillir cette « nouvelle naissance » de Dieu et nous préparer à partager sa gloire?  Réponse :


a) En nous vidant de nous-mêmes pour nous dépasser chaque jour sur le chemin de notre intimité avec Dieu…  Dieu n’habite que des espaces vides (Maître Eckhart)

b) en ouvrant pour notre peuple, à la manière de Marie, des chemins vers Dieu… 


L’objet de notre espérance, l’appel de toute la liturgie de ce temps de l’Avent, est de nous dépasser chaque jour pour progresser dans son intimité, pour naître en Dieu et pour faire connaître la beauté d’une vie en Dieu au peuple qui est ici à Boucherville. Nous n’avons jamais fini d’espérer naître en Dieu ni de voir Dieu naître dans les cœurs. Ni de rendre compte de notre espérance. Heureux ceux qui attendent, qui veillent ! Heureux ceux qui font naître Dieu dans les cœurs!

« Maintenant » devenir des femmes tellement transformées en fils de Dieu que le Père ne pourra vous distinguer de son propre Fils. « Maintenant » devenir des femmes, comme Marie, tellement enceintes de Dieu que vous vous empressez « à la hâte » d’aller visiter notre peuple. D’être des porteuses de bonne nouvelle. Ce sont les deux mouvements – intériorité & extériorité – de l’espérance de ce temps de l’Avent. Cette espérance-là «est la grande et plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme (Georges Bernanos) ». Cette espérance-là est une manière d’annoncer l’Évangile.


1) NOUS DÉPASSER DANS NOTRE INTIMITÉ AVEC DIEU


Vous avez à ce moment-ci de vos vies, encore une mission : laisser Dieu naître en vous. Le mystique Angelus Silesius disait : « Christ serait-il né mille fois à Bethléem, s’il n’est pas né en toi, c’est ta perte à jamais ». Zundel, faisant allusion à cette citation, poursuit : « à quoi sert-il que Jésus-Christ soit né à Bethléem s’il ne naît pas au-dedans de nous-mêmes... afin que chacun devienne le sanctuaire du Dieu vivant ». C’est le sens de notre espérance, de notre attente.

Courir à sa rencontre parce que nous ne sommes pas encore complètement à Lui. Parce qu’il n’est pas complètement en nous. Nous disons un peu vite que Jésus est né en nous. Nous sommes en genèse de l’engendrement de Dieu en nous. Nous connaissons encore les « douleurs de l’enfantement », des arrachements à nos « moi ». L’avent a cette qualité de nous dépoussiérer de nos habitudes pour nous rappeler à quel point Dieu a voulu nous redonner son Paradis.

Le moyen de naître en Dieu, c’est de L’attendre. De nous tenir éveillés. Attendre est plus puissant que la possession. Quand nous possédons quelque chose, nous finissons vite par ne plus y porter attention.  « Chrétien, qu’as-tu fait de l’attente de (ton) Dieu (Teilhard de Chardin) ? » Attendre,  parce que nous sommes déjà nés en Dieu. Paul Tillich disait que « celui qui attend est déjà saisi par ce qu’il attend ».

Attendre parce que Jésus, « image du Dieu invisible (Col 1,15),»  prend les devants pour « restaurer dans la descendance d'Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché  (Gaudium est spes #22) ». « Tu as merveilleusement créé l'homme, tu as plus merveilleusement encore rétabli sa dignité (Collecte de Noël) ».  Il prend les devants pour nous faire miséricorde « parce qu’il n’a pas pu supporter notre malheur (Catherine de Sienne) ».

Ce Dieu qui « prend les devants », « il va se révéler à nous, il va paraître, il va se manifester, lui notre espérance (Syméon le Théologien Xe siècle) » pas n’importe comment. Il va se manifester en se rapetissant pour ne pas nous effaroucher. Personne n’aurait pu imaginer cela. Noël est le mystère du rapetissement de Dieu. « La Parole s’est comme « abrégée » mais elle n’en demeure pas moins toute porteuse de la saveur du ciel (S. Bernard) ». Benoît XVI a placé en tête de l’un de ces livres ces mots de Hölderlin qui dépassent tout entendement humain: « Ne pas être enfermé par ce qu’il y a de plus grand, se laisser enclore par ce qu’il y a de plus petit, voilà ce qui est divin ». Cela dit tout le mystère de Noël.  Cela exprime toute la spiritualité de l’Avent : laisser Dieu nous rendre heureux en rapetissant notre « moi ». Nul ne possède cette joie que ceux qui, comme Marie, Jean-Baptiste, possèdent déjà Celui qu’ils attendent.

Marie de la Trinité a entendu Jésus lui dire : « La fin de l’Incarnation, pas plus pour la Sainte Humanité que pour nous, n’est pas la Rédemption- ni même les mystères qui la concernent comme agent ou comme sujet – mais la fin de l’Incarnation, c’est l’union au Père » (Marie de la Trinité, Carnet 9 avril 1944, in entrée dans la gloire p.16) 

« Celui qui fait son entrée est, au témoignage de Gabriel, le Fils du Très-Haut, Très-Haut lui-même. Il vient du cœur de Dieu le Père dans le sein de la Vierge Mère. Il vient du plus haut des cieux jusqu’aux régions inférieures de la terre…. comme une lumière qui luit dans les ténèbres et les ténèbres n’ont pu la saisir….. Il s’est hâté, du haut des montagnes, pour chercher la centième brebis qui s’était égarée. Il est venu pour nous, pour que nous reconnaissions de manière plus claire les miséricordes du Seigneur et ses merveilles pour les fils des hommes. Admirable condescendance du Dieu qui cherche l’homme, dignité de l’homme ainsi cherché ! « S. Bernard)»

C’est pourquoi nous nous tenons en habit de service, en état de vigilance pour accueillir l’Époux qui vient à notre table. Pour nous unir à Dieu. « Ecoutez, cieux ; terre, prête l'oreille ! (Is. 1, 2) ».


2) OUVRIR DES CHEMINS VERS DIEU


Il s’agit non seulement de faire l’expérience de Dieu - c’est ça être mystique- mais aussi de devenir des « mystagogues », des évangélisateurs, des chemins qui ouvrent notre peuple à Dieu. Notre espérance a deux pieds, deux fondations : accroître notre intimité avec Dieu en le laissant naître en nous et ouvrir le cœur de notre entourage à Dieu. «Le Seigneur m’a envoyé porter la bonne nouvelle… annoncer la libération » (Isaïe). Après deux millénaires de foi,  nous ne voyons pas encore la réalité pleine de cette réconciliation, de justice, de gloire universelle qu’annoncent les prophètes.

« Dans l’attente de ce jour, faisons tout pour le Christ » (2 Pi3, 24), commençons à bâtir le Royaume de Dieu, « de justice, d’amour et de paix » (préface du Christ Roi) établissant entre nous « un ciel nouveau »; commençons à convertir notre environnement en « ciel nouveau », en louange et gloire pour citer Élisabeth de la Trinité.

« Mais comment cela peut-il se faire ? » Comment être « maintenant » des femmes portées par l’espérance ? Comment « bien vivre » entre nous cette bonne nouvelle ? Comment évangéliser notre Avent ? Comment « lâcher prise » sur des comportements non évangéliques, nos petits démons que nous n’aimons pas mais que nous développons avec grande expertise ? Comment vivre dans la sérénité vos situations de santé, les mutations profondes qui vous questionnent, celles aussi de notre Église à l’heure des « réaménagements » pastoraux ?

Ma première piste de réponse me vient de l’auteur de l’imitation de Jésus, Thomas Kempis qui écrivait : « il arrive que plusieurs, à force d’entendre l’Évangile, n’en sont que peu touchés, parce qu’ils n’ont point l’esprit de Jésus ». La profondeur de notre attente repose sur la puissance d’accueil de la Parole de Dieu. Deuxième piste de réponse :   en devenant des « mères de Dieu » pour citer François d’Assise.

Reconnaissons-le. Confessons-le.  Arrivés à un certain âge, la joie que Marie a chantée dans son Magnificat, semble malheureuse en nous. La seule vraie preuve que Dieu naît en nous, c’est en étant dans notre quotidien des « Marie ».

+ Être Marie, c’est nous réjouir d’avoir trouvé grâce auprès de Dieu (Lc1, 28). D’être comblée de grâce par Dieu. 

+ Etre Marie -et ce n’est pas banal-  c’est cesser de craindre (Lc1, 30). Ne pas avoir peur d’épouser jusqu’à la perfection « que tout se passe selon ta Parole ». Ne pas avoir peur d’être transpercée par un glaive. Dire OUI à la maladie. «C’est une grande imperfection que de se plaindre (Thérèse d’Avila)». 

+ Être Marie, c’est savoir dire en acte la beauté d’accepter la volonté de Dieu. Nous préférons souvent la nôtre à la Sienne. « Quand nous nous vidons totalement de nous-mêmes (de nos bobos) alors de façon sûre, Dieu entre complètement en nous » (Tauler).

+ Être Marie pour « bien vivre » notre Avent. Pour déborder de joie.

 

Sa vie fut l’anticipation de ce que Paul écrivait aux Galates : «pour moi, vivre c’est le Christ» (Gal2, 14). Rien ne peut mieux nous préparer à Noël qu’une vie « trône de Dieu ». Rien ne dit mieux notre espérance en acte – pas seulement en pensée – que d’obliger Dieu, en adoptant les attitudes de Marie, « la seule parfaitement sainte » (st Éphrem) à demeurer en nous. Toute la spiritualité de l’Avent consiste à devenir une « autre Mère de Dieu » dirait François d’Assise afin que soit conçu en nous Celui que nous porterons aux autres. Ce « bien vivre » comme Marie nous comble de Joie, nous fait déborder de Joie. Il ne « trompe pas » sur Celui qui est en gestation en nous. Je vous propose de « bien vivre ». C’est dire OUI, fiat. Tu m’as donné la santé, Fiat. Tu m’as donné les épreuves, Fiat. Tu m’as appelée pour te servir, Fiat.  Ce FIAT pleinement prononcé fait entendre autour de nous une « belle musique d’espérance ».

Cette musique d’espérance nous la ferons entendre si nous changeons nos perceptions de la réalité de notre monde qui semble pire qu’hier et moins belle que demain. Une telle perception nous paralyse, nous handicape à mieux vivre. Nous devons changer cette perception que notre temps est pire qu’hier et que l’avenir est sombre.

Nous ne vivons plus dans une époque de changement mais bien dans un changement d’époque avec ce que cela implique. C’est parce que Paul a changé sa perception de Jésus qu’il est devenu apôtre et disciple. C’est parce que la Samaritaine a perçu différemment Jésus qu’elle s’en est allée l’annoncer aux siens. C’est parce que notre regard sur le monde est celui de la miséricorde de Dieu que nous osons l’espérance jusqu’à devenir «  tout œil » pour y voir les bourgeons de printemps


CONCLUSION :


Le philosophe Bergson se demandait pourquoi les saints ont-ils entraîné derrière eux des foules ? La réponse qu’il en donne devrait être la nôtre en ce moment de notre histoire : « ils n’ont qu’à exister ».  Notre existence en état d’espérance, est un chemin pour entraîner derrière nous un peuple à Jésus. Notre manière d’exister conduit à Jésus.
Au terme de cette journée, je voudrais raviver en vous l’espérance, la sérénité et la joie. Ce sont là des dons de l’Esprit saint. Comme tous les dons, nous avons à les cultiver pour leur faire porter du fruit. L’espérance se nourrit dans notre prière, la sérénité se fortifie par notre confiance en Dieu, et la joie reçue se partage. Dans un temps où beaucoup vivent dans la préoccupation de l’avenir, parfois jusqu’à l’anxiété, la foi qui nous habite fait de nous des témoins d’une autre manière d’aborder l’existence et ses aléas ; une manière de vivre fondée sur la certitude que Dieu Providence, n’abandonne jamais les siens. Nous devons être des facteurs de sérénité et de calme. Et, par-dessus tout, nous devons affronter les difficultés dans la certitude que l’objectif de Dieu est le bonheur de l’homme.
La 2e préface du temps de l’avent est un chemin de ravissement : « Le Christ est celui que tous les prophètes avaient chanté, celui que la Vierge attendait avec amour, celui dont Jean-Baptiste a proclamé la venue et révélé la présence au milieu des hommes. C'est Lui qui nous donne la joie d'entrer déjà dans le mystère de Noël pour qu'Il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d'allégresse ».

Oui, il y a des souvenirs difficiles à supporter, Dachau, Auschwitz, Hiroshima. Il y a des actes si terribles que nous préférerions les oublier. Oui, il y a une histoire de souffrance. Mais quelqu’un a écrit sur un moment aux morts, à Auschwitz : « Ô terre, ne recouvre pas leur sang ». Oui, il y a aussi une autre Histoire à raconter : quelqu’un est venu de la part de Dieu, il s’est offert à ceux qui l’avaient trahi. Il a fait de sa Passion un don et une communion. À l’heure des accommodements raisonnables qui osera raconter l’Histoire de l’Espérance ?

 

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Date: 
Mardi, 1 novembre, 2016

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