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2016-C-Jn 6, 16-21- samedi 2e semaine de Pâques- théophanie de solidarité

Année C: samedi de la 2e semaine de Pâques (litcp02s.16)
Jn 6, 16-21 ; Ac 6, 1-7 : sur la mer agitée, une théophanie de solidarité. 

Vous avez plus que moi l'œil raffiné pour les détails. Vos temps de prière s'arrêtent, je le soupçonne, sur tel ou tel mot, sur telle ou telle traduction. Cela donne une couleur différente et vous sort du danger de la routine.

Vous avez observé depuis le début de ce temps pascal, c'est un détail important, que dans toutes les apparitions de Jésus, les évangélistes mentionnent la peur des disciples suivie d'un appel à ne pas craindre. La  théophanie de Jésus sur la mer agitée s'inscrit dans ce même mouvement : peur d'un fantôme (Mc 6, 49) suivi  d'une parole rassurante : c'est moi, soyez sans crainte. Cette même déclaration en rejoint une autre : que votre cœur ne se trouble pas (Jn 14, 27). Chaque théophanie, a-t-on écrit, est une monstration. Dieu se montre. Dieu se donne à voir.

Que ce soit la théophanie sur la mer, celle sur la montagne de la Transfiguration ou du jardin des Oliviers, que ce soient les manifestations pascales, le Jésus pascal prend acte qu'il peut troubler ceux et celles qu'il rencontre. C'est un fait évangélique que chaque apparition de Jésus suscite la frayeur. Jésus ne fait pas semblant d'ignorer la peur qu'il engendre. Il part de leur crainte, de leurs questionnements pour réchauffer les cœurs.

Jésus a dit : Je le suis qui te parle (Jn 4, 26); ce sont les paroles adressées à la samaritaine et elles font référence au fantôme dont par Marc (Mc 6, 49). Le ressuscité est ce « c'est moi » (Jn 18, 6) qui, dans le jardin, a répondu à ceux qui venait l'arrêter. Et les soldats reculèrent. Il est ce « je suis du pain de vie ». Ce « je suis le chemin, la vie ». Je suis la porte. Je suis le pasteur. Que ce soit cette marche sur les eaux, que ce soit à travers le signe du pain ou l'affirmation qu'il est le chemin, la porte, toutes ces paroles de Jésus, tous ces « je suis », tous ces « c'est moi », sont des théophanies qui ne sont pas des paroles pour croire en Jésus, mais des paroles-signes à croire.

Ce matin, portons moins notre attention sur ce signe prodigieux d'un homme marchant sur les eaux, signe déconcertant, portons moins notre attention sur la décision très belle, risquée, audacieuse et pourtant révolutionnaire dont parle les Actes dans la première lecture (Aa 6, 1-7) de créer la diaconie du service, mais plutôt sur la théophanie pleine de compassion de Jésus qui nous est présent dans nos barques fragiles et aux heures de grande panique. La peur fait partie de nos vies. Nos moments les plus sombres sont des instants favorables pour goûter que Jésus est là. Quelle belle proximité de Jésus que son arrivée dans la barque en péril ! Quelle belle manifestation de sa compassion, que son appel répété: soyez sans crainte.

Cette scène sur la mer nous fait comprendre que chaque théophanie de Jésus est précédée par l'agitation, l'ébranlement intérieur ou encore une longue période où il fait nuit dans la vie des disciples. Les eaux démontées ne sont pas un adversaire dont il faut venir à bout, elles sont un chemin par lequel Dieu vient à eux. Jésus vient, se manifeste quand il fait nuit dans nos coeurs. Il en fut ainsi pour Marie-Madeleine. Il en fut ainsi sur la mer agitée, au Cénacle, sur la route d'Emmaüs. Jésus vient habiter nos vies, accompagner nos tempêtes avec toute la tendresse de son cœur.

N'oublions pas que ce Jésus qui se montre pour apaiser ses disciples, est le même Jésus qui veut montrer qui il est, un accompagnateur précieux aux heures de grande perturbation. La résurrection n'est pas un événement qui survient un certain matin de Pâques. Elle est inscrite au cœur du quotidien de Jésus. Au cœur de l'Incarnation. Tous les jours, Jésus s'est montré. Tous les jours, il s'est fait voir. Malgré une opposition féroce, un harcèlement quotidien, bien avant le matin de Pâques, Jésus exprimait ouvertement qu'il est dans le Père et le Père en lui. La résurrection est une qualité d'être qui est déjà à l'intérieur de sa vie mortelle, occultée, mais non accomplie.

Ne nous contentons pas de lire toutes ces théophanies de Jésus. À l'instar des disciples, contemplons que ce sont nos peurs, nos craintes, nos nuits de foi qui motivent Jésus à se montrer à nous pour nous dire, dire à notre Église vaguant sur un bateau fragile à la dérive des tempêtes: c’est moi. Soyez sans crainte. Et Jésus ajoute: continuez d'avancer sur l'autre rive. AMEN.

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Mardi, 1 mars, 2016

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