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2016-C-Mc 6, 34-44- mardi après l'Épiphanie- un Dieu qui s'inquiète de nous

Année C: mardi après l'Épiphanie (litcn02m.16)
Marc 6, 34-44 : un Dieu qui s'inquiète de nous

Si tu savais le don de Dieu, disait le Christ à la Samaritaine (Jn 4, 10).  Et ce don de Dieu, si c'était Jésus Lui-même ? Jean vient de déclarer dans sa lettre que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui (1 Jn 4, 8), mais, précise-t-il, les siens ne l’ont pas reçu (Jn 1, 11). Ce don de Dieu, Jean-Baptiste le reconnaît présent au milieu de vous, en vous, [mais] que vous ne connaissez pas (Jn 1, 26 ; Lc 17,  21).

Dans ce geste du pain, une épiphanie de la beauté de Dieu y est cachée, quelqu'un que nous ne connaissons pas. Ce geste contient tout l'Évangile. Il montre que Jésus capte vite les besoins des autres avant même qu'ils soient exprimés. Il révèle au grand jour l'inquiétude d'un Dieu sorti vers nous pour nous soulager du poids de nos faims.

Jésus s'inquiète de nous, mais ne veut pas qu'on s'inquiète de son absence parce qu'il sait ce dont nous avons besoin. Jésus semble nous dire ce matin, ne vous inquiétez de rien parce que c'est à moi que revient de m'inquiéter de vous. Dieu se sent responsable de nous. C'est un appel à s'abandonner à Lui. L'abandon est facile en temps de sérénité mais difficile en tant de crise.

Vrai guetteur de l'humain, non pour s'en emparer à la manière des vautours, mais pour le libérer des esclavages de la mondanité de toute sorte, Jésus, en faisant asseoir la foule qui n'était pas faite uniquement de «saintes personnes», entre dans les cœurs par la porte de sa miséricorde. Compassion, miséricorde, tendresse, voilà la beauté de ce geste dans le désert. Voilà ce qui émeut Jésus.

Dans le désert, Jésus n'hésite pas à changer son programme. Alors qu'il souhaitait se retirer à l'écart avec ses disciples, il priorise d'autres besoins que le sien. Il est pris jusqu'aux entrailles par un sentiment de compassion, attitude qui nous fait devenir vraiment humains. Pour utiliser le langage du pape François, sa tendresse est bouleversante. Jésus ne peut rencontrer quelqu'un et demeurer insensible à ses besoins.

Ce peu de pain, ce presque rien, cache toute la compassion de Jésus. Il a la saveur de la miséricorde. Alors qu'autour de nous des scènes de violence nous aveuglent, que des signes de mort nous heurtent et que s'infiltrent en nous de façon subtile la mondialisation de l'indifférence, l'indifférence envers le prochain, fille de l'indifférence envers Dieu, une tendance négative de notre époque (Pape François, Message journée de la Paix 2016), nous avons besoin de voir des gestes coup de cœur de personnes partageant le petit peu qu'elles ont.

Ces gestes coup de cœur font miroiter autre chose qu'une prolifération de drames, autre chose qu'une 3e guerre mondiale en morceau (pape François). Ces gestes proposent la diplomatie de la charité que nous observons chez nous avec l'accueil de réfugiés en évitant toutefois de tomber dans le show business de la charité.

Ces gestes de solidarité sont l'une des exigences fondamentales à rayonner comme chrétien (cf. Mt 5, 46-47). Avec plus de force encore nous sommes appelés à garder notre regard fixé sur [ce pain de] la miséricorde pour devenir nous-mêmes des signes efficaces de l'agir du Père (cf. bulle Visage de la miséricorde, # 3 ).

Nous n'avons pas le choix de répéter ou pas ce geste. La solidarité, l'autre nom de l'amour, disait saint Jean-Paul II, est l'ADN de toute personne humaine, croyante ou pas. Ce geste est le cœur de ce qui est tout simplement humain. Par ce geste nous imprimons que nous appartenons à la race de Dieu (Rm 14, 8)

Cette année de la miséricorde devrait être pour nous l'année des petits gestes de rien, de petits gestes concrets à l'égard de personnes les plus fragiles de notre entourage, les migrants, les chômeurs, les malades (Message journée mondiale de la Paix, 2016). Il ne suffit pas de donner à la quête le dimanche. Il faut donner à manger à ceux qui ont faim. Un toit à ceux qui ont froid. Ceux qui vivent dans l'extrême précarité ont aussi, et nous l'oublions, des droits pour que justice soit faite à leur endroit. AMEN.

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Mardi, 1 décembre, 2015

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