2015-B-Lc 13, 18-21 - mardi 30e semaine ordinaire- des gestes insignifiants comme projet de Dieu sur nous

Année B : mardi 30e semaine ordinaire (litbo30m.15)
Luc 13, 18-21 : des gestes insignifiants comme projet de Dieu sur nous 

À quoi bon allumer une bougie dans l’obscurité qui nous entoure, se demandait le pape François durant la soirée de prières précédant l’ouverture du Synode ?  L’évangile soulève une question semblable. À quoi bon une toute petite graine de moutarde comme chemin pour faire croître l’arrivée de Jésus dans les cœurs ?

C’est bien connu, et les chrétiens ne sont pas immunisés contre cela, nous vivons dans un environnement où le smog  de ce qui est puissant, imposant domine. Jésus ne favorise pas des gestes éclatants pour ouvrir les  cœurs à son projet de vie. Il propose l’approche opposée, celle de l’effacement, de l’enfouissement. Il reprend à son compte l’histoire d’Israël et des prophètes. L’histoire du petit reste.

Élie, le prophète, n’en pouvait plus d’affronter tant d’opposition à sa vie. Il marcha quarante jours jusqu’à l’Horeb de Dieu. Il y entra et une voix lui demande : que fais-tu ici ? (1 R 19, 3.8-9). Il trouva la réponse non dans le vent impétueux qui brise les rochers, non dans le tremblement de terre et pas même dans le feu, mais dans le murmure. Quoi de plus impuissant qu’un murmure ? C’est avec ce murmure qu’il est retourné dehors vers son peuple.

L’importance de quelqu’un, d’un peuple, d’un message ne se fonde pas sur sa puissance, mais sur la façon dont il se sert de sa fragilité. Souvenons-nous de la question que Jésus posait à ses disciples : de quoi discutiez-vous en chemin (Mc 9, 30-37)? La réponse qu’il donne lui-même à sa propre question est une cassure avec nos conversations quotidiennes : il prit un enfant et le plaçât au milieu d’eux. C’est à travers des murmures.  Des petits gestes insignifiants que grandit l’Évangile. C’est le miracle des petits riens.

L’arrivée de la bonne nouvelle se fera par des petits riens. Quelle cassure de nos regards il y a là-dedans!   Madeleine Delbrel, cette femme érudite qui passa sa vie au service des délaissés, des assistés sociaux, exprime bien la puissance de cette graine de moutarde quand elle écrit dans Nous, autres, gens de la rue : je ressens un besoin profond de passer parmi les hommes de différents milieux humains en me confondant et en disparaissant avec eux, afin de les reconnaître et de les aimer tels qu’ils sont.

La bonne nouvelle n’est pas au bout des armes mais dans le miracle des petits gestes. Dans la culture de la rencontre de l’autre. Offrir mon sourire à la personne assise devant moi dans le métro. Offrir mes yeux à un aveugle qui attend pour traverser un chemin achalandé. Dire une parole qui fait du bien à quelqu’un de déprimé.

Invraisemblable, ce qui est petit comme une graine de moutarde est beau et efficace. Incroyable, c’est le chemin choisi par Jésus. Cette page est un appel à vivre la révolution de la fragilité (Pape François à Cuba). Comme chemin pour faire connaître Jésus, nous avons entre nos mains un trésor : la puissance de la fragilité. La puissance de ce qui se cache dans une graine de moutarde. Y croyons-nous vraiment ? 

J’aime beaucoup cette réflexion d’Oliver Legendre, c’est la part la plus faible en nous qui évangélise. Oui, il y a quelque chose de plus grand qu’un fort qui tient ferme devant l’ennemi, c’est un faible qui met son cœur à tenir bon. 

L’oraison d’ouverture demandait tantôt que soit éloigné de nous tout ce qui nous arrête, à comprendre que soit éloigné de nous cette mode tendance à voir grand comme chemin d’évangélisation, afin que nous soyons libres d’accomplir sa volonté,  celle qui exalte les humbles et renvoie les riches les mains vides.  AMEN.
 

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Année: 
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Date: 
Jeudi, 1 octobre, 2015

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