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Attention on sort!... Pour notre foi, on sort!

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Mercredi, 23 novembre, 2016 - 15:30

Lancement de l'année pastorale 2016-2017

 

Chers diocésains, chères diocésaines,

 

En 2012-2013, la vision diocésaine et les orientations pastorales s’articulaient autour du thème de la mission. Le diocèse tout entier était invité à travailler d’un même cœur et d’un même accord pour « engendrer et développer des Églises domestiques et paroissiales engagées dans la mission ». Et cette mission devait être comprise dans ses différentes dimensions : engagement au service du monde selon la doctrine sociale de l’Église, annonce première de la foi, approfondissement de la foi et célébration de la foi. L’énoncé de mission « Engendrer et former de nouveaux disciples qui cheminent en Église et s’impliquent dans sa mission » voulait engager progressivement le diocèse dans une nouvelle évangélisation, appelée à être inédite dans son ardeur, ses méthodes et son expression.

 

À cause de trois événements importants : Synode des évêques sur la nouvelle évangélisation du 7 au 28 octobre 2012, le plan national de la CECC sur la famille et la proclamation de l’Année de la foi (faite le 11 octobre 2012 par Benoit XVI), les priorités devinrent la nouvelle évangélisation, la famille et la foi. Un plan pastoral fut établi. Le texte biblique qui animait ce mouvement était « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Pour la Nouvelle évangélisation, un projet concret pour les paroisses et les mouvements fut promu : mettre en place des cellules d’évangélisation.

 

En 2013-2014, les priorités pastorales étaient basées encore sur l’évangélisation et la famille. Mais l’Église diocésaine de Valleyfield souhaitait orienter son action pastorale afin que son annonce de la Bonne Nouvelle atteigne ceux et celles qui ne connaissent pas le Christ ou qui ne le suivent pas, et qu’elle continue de nourrir l’engagement et la ferveur de ceux et celles qui veulent toujours davantage marcher à Sa suite.

 

En 2014, le 2 juin, je publiais une lettre pastorale sur l’organisation et les défis pastoraux actuels de notre Église diocésaine. Dans cette lettre, je rappelle la situation de notre Église locale, donne le contexte et les causes de la crise tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’Église, et lance l’appel à faire Église autrement. Car, comme je l’écris dans la lettre (et c’est toujours d’actualité), « le contexte social et ecclésial nous oblige à une conversion pastorale qui fait appel à la solidarité dans la communion et à la fécondité missionnaire ».

 

J’y écris aussi : « Notre Église locale est-elle missionnaire, une Église en sortie, préoccupée de rejoindre les personnes qui sont à la périphérie ou exclues du dialogue social? Sommes-nous prêts à faire le passage d’une Église du nombre à une Église du signe, une Église qui soit le signe de la présence du Royaume dans le monde, une Église ferment ou levain, participant aux changements et aux défis du monde? »

 

Et l’orientation proposée pour faire Église autrement fut un changement de structures et la proposition de la mise en place d’unités pastorales. Cette expérience est maintenant rendue au point de l’évaluation.

 

En 2015-2016, la priorité était la famille : « travailler ensemble pour trouver des moyens de promouvoir la famille et d’accompagner les familles éclatées ou aux prises avec de sévères problèmes ». Mais des événements nous ont orientés vers des actions pastorales bien déterminées : l’Année de la Vie consacrée, l’ouverture du Jubilé de la Miséricorde, la lettre Laudato Sì sur la sauvegarde de notre maison commune. J’ai publié à cette fin une lettre pastorale sur le Jubilé de la Miséricorde, une lettre pastorale sur le sacrement du pardon, et j’ai fait la promotion d’un document publié par les Chevaliers de Colomb Construire l’Église domestique : La famille pleinement vivante.

 

En 2016, la Joie de l’Évangile et le document Tournant missionnaire des communautés chrétiennes du Conseil Communautés et Ministères de l’AECQ nous pressent d’agir pour que notre Église devienne vraiment une Église missionnaire et en sortie, et pour que nous vivions vraiment une conversion pastorale et missionnaire : une conversion des cœurs, une conversion des mentalités et des attitudes, une conversion des structures, une conversion du regard, une nouvelle vision.

 

Avec l’apport de l’abbé Gilles Routhier, nous avons déjà entrepris une démarche pour prendre ce virage qui signifie une conversion, un changement. Aujourd’hui, nous réfléchissons ensemble sur les moyens et les voies concrètes pour prendre ce tournant missionnaire qui a pour but d’amener dynamisme, souffle et espérance à nos communautés chrétiennes.

 

Avant d’entreprendre avec vous cette réflexion, j’aimerais vous dire un immense merci pour votre engagement, votre dévouement et votre foi en l’Église. En dépit des difficultés que nous vivons, en dépit des ressources humaines et financières limitées, vous continuez à marcher ensemble à la suite du Christ et à faire vivre vos communautés chrétiennes.

 

Mes visites pastorales dans toutes les paroisses m’ont permis d’être témoin et de rendre grâce au Seigneur pour tous ces trésors de générosité et de bonté déployés pour que la Joie de l’Évangile éclaire les cœurs et les âmes de nos frères et sœurs en humanité.

 

Le Jubilé de la Miséricorde qui va se terminer en novembre a été vraiment l’occasion de grâces et de conversion et de transformation des cœurs, l’occasion de grâces de transformation des communautés par la pratique des œuvres de miséricorde.

 

Mais il y a beaucoup à faire, et nos énergies diminuent. Que faire? Quelle direction prendre? Qui nous guidera? Le miracle de la Pentecôte qui nous présente la scène d’une Église en sortie, d’une Église missionnaire, d’une Église du grand large et rajeunie, peut-il se reproduire? Malgré les nombreux défis qu’elle doit affronter tant au plan pastoral que financier, notre Église diocésaine de Valleyfield, qui célèbre cette année son 125e anniversaire de fondation, met le cap sur la mission et se tourne vers l’avenir avec courage et audace. Plus que jamais, elle a besoin de votre soutien spirituel et de votre engagement pour inventer des voies et des chemins nouveaux pour revitaliser nos communautés chrétiennes et pour rejoindre les familles, milieux incontournables de vie pour la transmission de la foi. Si nous voulons que le trésor de la foi soit légué aux jeunes d’aujourd’hui et aux générations futures, si nous voulons que le message de Jésus touche les cœurs brisés et assoiffés de lumière, de paix et de justice, si nous voulons que notre Église soit présente et signifiante dans notre société, il est crucial de la soutenir et de s’engager, et de prendre le tournant missionnaire. C’est une question de Vie et d’avenir.

 

 

Attention on sort!… Pour notre foi, on sort!

 

Qu’est-ce que cela signifie concrètement, en se référant aux quatre axes de l’ÉPAM?

 

I - Axe du Christ-Roi : Engagement et solidarité.

Champs d’action : Ministère de la charité, gestion des ressources humaines et financières, soutien administratif, gestion du patrimoine.

 

Attitudes possibles :

-          Peur, pessimisme, fatalisme, méfiance?

-          Un contexte plus difficile ou différent?

-          Résignation ou réalisme?

-          Courage face aux défis et espoir face au tournant missionnaire (croire que l’Esprit peut créer un retournement, un changement, un grand vent…)

 

 

A - Remettre au premier plan le caractère missionnaire de l’Église 

 

Premier pilier : L’ordre socio-culturel religieux 

Nous sommes dans une nouvelle situation, un nouveau monde : nous sommes passés d’un monde de chrétienté à un monde sécularisé.Pensons par exemple au contact des jeunes avec la nature, leur notion du temps, leur langage, leurs symboles… Ce sont des êtres humais semblables à nous mais très différents dans leurs expériences et leur manière de vivre. Les figures institutionnelles de l’Église ne peuvent plus être les mêmes. Il nous faut passer d’une opération de sauvetage et de sauvegarde à une situation où il faut élaborer par des gestes, des actions et un renouveau missionnaire une nouvelle manière d’être Église.

 

Il faut penser à une pastorale avec de nouveaux moyens et non avec des moyens d’un monde qu’on est en train de quitter… «  Si la réaffectation du patrimoine bâti et la conversion des immeubles représentent un défi de taille, la conversion missionnaire de l’Église, de ses habitudes, de ses pratiques, de ses attitudes et de son style constitue un défi encore plus grand…d’où la sortie progressive des temps de chrétienté et la nécessité de renouveler notre mémoire missionnaire, c’est-à-dire « retisser les liens avec la période missionnaire qui a marqué notre Église, alors que tout était à inventer et à créer » (Le Tournant missionnaire, p.9).

 

Deuxième pilier : Les fondements de l’action missionnaire 

Par sa nature, l’Église est missionnaire. Il ne s’agit pas d’un nouveau slogan, mais du ré-enracinement en profondeur de l’Église dans ce qui la fonde, dans sa nature propre et son origine théologale : le dessein du Père, la mission du Fils et du Saint-Esprit. La finalité de l’activité missionnaire ne peut être que la vie, la joie et le bonheur des hommes, des femmes et des enfants d’aujourd’hui : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et la vie en abondance ( Jn 10,10). C’est Dieu qui envoie, un Dieu tourné vers l’humanité qu’il a tant aimée. « À la source de la mission, il y a l’amour de Dieu, son désir de bonheur pour le monde. À la source de l’activité missionnaire, il y a l’amour pour l’autre, la bienveillance de Dieu pour l’humanité sur laquelle il se penche en vue de panser ses plaies » (Le Tournant missionnaire, p.11).

 

L’Église n’est que l’agente d’une action qui est celle de Dieu. Aussi, « elle doit être attentive et disponible à l’initiative de l’Esprit qui la précède et qui l’envoie, l’invitant à sortir à et aller aux périphéries » (id.). Le cœur, le centre, l’essentiel de l’activité missionnaire, c’est l’amour et la miséricorde de Dieu à annoncer et à mettre en pratique. Cela suppose un décentrement par rapport à elle-même (sortir de son monde, de ses programmes, son organisation, ses règles, son langage) et aller vers l’humanité qu’elle est appelée à servir.

 

B – La rencontre des pauvres et l’attention à leur réalité

La Joie de l’Évangile nous renvoie principalement à deux lieux de promotion : la fréquentation de la Parole de Dieu et la proximité avec les pauvres. Au sujet de la rencontre avec les pauvres et de l’attention à leur réalité, le pape François écrit : « Ils (les pauvres) ont beaucoup à nous enseigner. Il ne s’agit pas ici simplement d’engagement, d’actions ou des programmes de promotion et d’assistance (Société St-Vincent-de-Paul, comptoirs d’entraide, guignolées, maisons de dépannage, entraide missionnaire, etc.), mais de se laisser évangéliser par les pauvres, de les écouter, de marcher avec eux, de les accompagner matériellement ou spirituellement (par exemple l’accueil des réfugiés, les mouvements Foi et Partage et Foi et Lumière).

 

C - Soutien administratif et gestion du patrimoine

L’Église doit être une mère au cœur ouvert (La Joie de l’évangile 46-49), une Église aux portes ouvertes (idem), une Église qui ne soit pas une douane mais une « maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile » (La Joie de l’évangile 47).

 

Cela signifie revenir aux sources, au cœur de l’Évangile et réajuster ses moyens, son style et ses formes institutionnelles. Cela exige « une évaluation missionnaire de toutes nos structures et pratiques administratives pour voir si elles manifestent le cœur de l’Évangile, l’accueil de toute personne et la sortie missionnaire » (Le Tournant missionnaire, p. 19), afin d’opérer une conversion des cadres juridiques, de l’organisation ecclésiatique, des pratiques administratives, des modes de financement et des lieux d’investissement.

 

Quelques questions :

 

Ø  L’organisation de notre action pastorale est-elle calquée sur la manière d’agir des grandes administrations publiques, ou repose-t-elle sur des liens personnels et un souci de rejoindre le vécu et la réalité des gens?

Ø  La proximité avec la vie des familles et des milieux est-elle un critère central de nos aménagements pastoraux ou de nos restructurations de paroisses?

Ø  Nos programmes paroissiaux tels qu’ils existent permettent-ils le virage missionnaire?

 

Chant : Allez, je vous envoie

 

 

II - Axe du Christ-Prêtre : Célébration, louange

 

L’Église n’est que l’agente d’une action qui est celle de Dieu. Le christianisme n’est pas une religion de l’effort humain, mais de la grâce divine. L’existence chrétienne ne consiste pas d’abord dans un effort humain, inquiet et tendu, mais dans l’accueil du don de Dieu qui a la puissance de transformer une vie : Si tu savais le don de Dieu

 

Comme le rappelle saint Paul aux Éphésiens : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de nous, c’est le don de Dieu » (Ep 2, 8). Être chrétien, ce n’est pas d’abord une tâche à remplir, une liste de choses à faire, c’est surtout d’accueillir, par le moyen de la foi (une foi imprégnée d’espérance et d’amour), le don immense qui nous est offert gratuitement.

 

Vivre l’Évangile, c’est apprendre à recevoir, au cœur de ses limites et de sa fragilité humaine, toute la richesse de l’amour miséricordieux de Dieu, se laisser jour après jour transformer par Lui, répondre librement et généreusement à cet amour, et le partager avec ceux et celles que le Seigneur met sur notre route.

 

Le désir de Dieu est de se révéler et de se communiquer; la joie de Dieu consiste à trouver des cœurs qui accueillent, dans la confiance et la disponibilité, le don sans cesse renouvelé de son amour.

 

Nous avons besoin d’apprendre à recevoir, à laisser Dieu être la source de ce que nous sommes et accomplissons. Apprendre à recevoir, à se recevoir soi-même, et tout recevoir de Dieu. C’est en apprenant à recevoir que nous pouvons donner le meilleur de nous-mêmes, car les qualités requises pour recevoir la grâce de l’Esprit Saint sont : la persévérance dans la prière, la confiance, l’humilité, l’obéissance, la pratique de la paix intérieure, le détachement, la gratitude et la capacité à vivre l’instant présent.

 

On parle d’une pastorale à genoux : elle doit être attentive et disponible à l’initiative de l’Esprit qui la précède et qui l’envoie. Le cœur et le centre, l’essentiel de l’activité missionnaire, c’est l’amour et la miséricorde de Dieu à annoncer et à mettre en pratique. Nous devons être des communautés priantes, et nous centrer sur le pilier de la Parole de Dieu, tant dans notre accompagnement spirituel que dans nos célébrations liturgiques.

 

Quelques questions :

 

Ø  Quelle place occupe la Parole de Dieu dans nos communautés chrétiennes, dans nos paroisses? Non seulement la Parole prêchée ou annoncée, mais la Parole écoutée, méditée, partagée…

Ø  Nos célébrations liturgiques sont-elles des lieux véritables de ressourcement dans la foi, la charité et l’espérance? Sont-elles des lieux où sont célébrées à la fois la présence du Christ ressuscité et le concret de la vie des gens?

Ø  Les temps et les lieux de célébration et d’engagement favorisent-ils un équilibre entre vie de prière et vie apostolique?

 

Chant : Allez, je vous envoie

 

 

III - Axe du Christ-Prophète : Évangélisation et transmission de la foi

Il faut convertir la pratique de chrétienté en une pratique missionnaire, comme nous le montre l’exemple de l’initiation chrétienne. Il nous faut repenser non seulement les parcours de formation à la vie chrétienne de tous les baptisés, à commencer par la catéchèse, mais aussi la formation des responsables pastoraux et des ministres ordonnés.

La conversion missionnaire exige une revision réelle de nos pratiques d’initiation chrétienne et d’évangélisation pour qu’elles répondent réellement aux demandes toujours particulières et contextualisées, et pour qu’elles ne soient pas des pratiques de « chrétienté » transposées en contexte missionnaire.

 

Quelques questions :

 

Ø  Le « catéchuménat baptismal » a-t-il suscité ou inspiré une revision de nos parcours de préparation aux sacrements, les trasformant en des itinéraires d’initiation chrétienne, capables d’impliquer activement les différents membres de la communauté et non seulement les différents sujets intéressés (Tournant missionnaire, p. 17)?

Ø  De quelle façon nos communautés chrétiennes se situent-elles aux côtés des parents, dans un devoir de transmission de la foi qui devient de plus en plus difficile (Tournant missionnaire, p. 17)?

Ø  Nos pratiques dans le domaine de la pastorale des sacrements (et des funérailles) sont-elles missionnaires?

Ø  De quelle manière les gens sont-ils accueillis dans nos presbytères ou secrétariats? De quelle façon leurs demandes sont-elles reçues?

Ø  Dans notre société de consommation, comment faire en sorte que tous les membres de l’Église se découvrent comme auteurs et protagonistes de l’évangélisation (Tournant missionnaire, p. 24)?

 

Chant : Allez, je vous envoie

 

 

 

 

 

CONCLUSION

 

La conversion pastorale et missionnaire exige de pratiquer un discernement afin de faire la volonté de Dieu, d’agir selon le plan de Dieu : c’est là tout le défi de cette conversion. Il nous faut donc initier un processus de discernement ecclésial, ce qui exige une participation de tous et de toutes, de tous les protagonistes de la mission, en particulier des jeunes et des femmes. Les valeurs, ou vertus nécessaires pour atteindre notre objectif sont la patience, la persévérance et la gratitude.

 

Accepter de prendre le tournant missionnaire, c’est accepter de changer… Il s’agit non pas de changer le message, mais de changer nos façons de faire, tant au plan de l’expression de notre foi que de nos méthodes et de notre style de vie. Il s’agit de se laisser transformer par l’Esprit et d’entendre cet appel missionnaire afin que nos efforts deviennent plus pertinents et plus efficaces.

 

Le changement n’est jamais facile. Mais la clé d’une gestion efficace, c’est de diriger le changement et non d’être mené par lui. C’est pourquoi, plus que jamais, il faut s’engager, être actifs et créatifs, confiants en la présence et l’action de l’Esprit du Ressuscité qui agit en nous et à travers nous… et comptant sur les uns les autres.

 

Être une Église en sortie n’est pas un choix, c’est un appel et une exigence. Il y va de l'authenticité, de la crédibilité et de la pertinence de notre foi, de notre Église aujourd’hui. On sort pour que notre foi grandisse et soit un flambeau et un phare pour note monde! On sort pour que la miséricorde de Dieu prenne visage en nous et à travers nous.

 

Pour notre foi, on sort!

 

 

     † Noël Simard,
Évêque de Valleyfield