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2018-B-Mt 6, 24-34 -samedi 11e semaine ordinaire- consens à ce que je te suffise

Année B : samedi de la 11e semaine ordinaire (litbo11s.18)  

Mt 6, 24-34 : consens à ce que je te suffise 

Consens à ce que je te suffise. Ces mots entendus par Marie de la Trinité, sont signés Jésus-Christ. Un comptable agrée, Pierre-Yves McSween, vient de poser dans son dernier livre[1] la question que l’évangile nous suggère de nous poser : est-ce que nous servons deux maîtres.  Cette question appelle à un véritablement discernement sur ce qui est essentiel, utile ou nécessaire.

Jésus lance tout un défi, celui de choisir entre la qualité de notre relation avec lui ou donner priorité au consumérisme excessif et extrême (Pape François dans Loué sois-tu). Quel défi que de n'avoir de repos qu'en lui seul (Ps 61, 2)! Nous parlons davantage la langue de nos soucis que celle de l’évangile. Nous sommes plus attachés à fignoler nos taches visibles qu’à grandir dans notre relation à Dieu.

Réfléchissons un peu. Il y a beaucoup de divisions en nous, beaucoup de compartiments hermétiques. Beaucoup d’idoles qui ne veulent pas mourir. Nous pouvons nous dire que nous ne sommes pas assez bêtes pour nous «applaventir» devant de faux dieux, des idoles. Mais nous avons beaucoup d’idoles.

J’en mentionne quelques-unes : nous préservons notre image, jusqu’à taire nos failles ; nous recherchons la perfection dans nos actions et cela prend toute la place ; nous préférons la subtile mentalité du donnant-donnant ; nous respectons la règle communautaire pour nous illusionner sur notre succès à devenir ce pain que nous mangeons. Songeons à l’idole du paraître. Humains, nous avons tendance à nous concentrer sur ce qui est visible. Il est difficile de décomposer tout [notre] moi pour créer un nouveau nous, celui de notre communion avec le Christ, écrivait le jeune théologien Joseph Ratzinger[2]. Difficile d’accorder notre vie à l’appel que nous avons reçu (Ep 4, 1).

Nous insistons sur ce qui se voit avant notre relation moins visible avec Dieu. Nous perfectionnons l’exercice de nos responsabilités et délaissons la nécessité de redécouvrir Jésus de façon renouvelée. Tous les jours, nous avons à choisir entre notre performance visible et l’échec intérieur de maintenir une relation personnelle et vivante avec Jésus qui ne sera jamais une affaire de performance. La culture actuelle qui ne favorise pas le rétrécissement de cette recherche de soi s’infiltre subtilement derrière les murs du cloître. Question : est-ce bien vrai que nous ne choisissons pas deux maîtres ?    

Comprenons-nous bien. Il n’est nullement question de mépriser les richesses de nos personnes, de taire nos talents. Être disciple, être moniale, c’est d’avoir la préoccupation permanente d’appartenir au Christ. Ce ne sont pas (Claire d’Assise a compris cela) nos avoirs qui déterminent notre richesse, mais notre relation à Dieu. Ne faisons pas semblant d’être contemplatives. D’être des sœurs pauvres.

La grande question à  poser, la seule question, dois-je dire, la voici: sommes-nous émerveillés que Dieu se présente à nous comme seule richesse ? Sommes-nous émerveillés que l’Évangile passe par nos personnes ? Si cela ne nous émerveille pas, ne nous émerveille plus, c’est que nous ne sommes plus totalement, entièrement donnés à Dieu seul, et qu’il n’est plus notre seul maître.

Dans son exhortation sur la sainteté (no 68), le pape écrit : les richesses ne te garantissent rien. Qui plus est, quand le cœur se sent riche, il est tellement satisfait de lui-même qu’il n’y a plus de place pour la Parole de Dieu […] ni pour jouir des choses les plus importantes de la vie.  Quand nous chantons  chaque heure du jour les psaumes, est-ce que notre esprit est en harmonie avec nos voix ? Quel défi à relever que de n’appartenir qu’à Dieu !

J’offre cette question à votre contemplation aujourd’hui. Comment être une moniale que Jésus ne chasse pas de son Temple. Et Jésus donne cette réponse à Marie de la Trinité : consens à ce que je te suffise. AMEN.

 


[1] McSween, Pierre-Yves, En as-tu vraiment besoin ? Éd. Guy Saint-Jean, Laval,  2016

[2] Augustin, George, Appelés à la joie, oser être prêtre,  Éd. Médiapaul, 2017, p. 188

 

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Date: 
Mardi, 1 mai, 2018

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