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2017-A-Mc 3, 20-21-samedi 2e semaine ordinaire - Jésus n'est pas un intellectuel de la religion

Année A: samedi de la 2e semaine ordinaire (litao02s.17)
Marc 3, 20-21 : Jésus n’est pas un intellectuel de la religion

Demandons-nous ce matin pourquoi on accourt vers quelqu’un qui a perdu la tête ?  La réponse me semble simple. Jésus n’est pas un de ces intellectuels de la religion (homélie, 13/12/16) qui complique la pratique de la loi. Il n’est pas l’un de ceux qui ajoutent détail après détail, amendement après amendement, prescription ou interdiction à l’infini.

On va à Jésus parce qu’il se refuse de tout réguler sur la loi, de la rendre tellement sophistiquée qu’elle devient impraticable et tue toute émergence de vie. On va à Jésus parce qu’il a une parole qui nous remet en question, comme pour nous électrocuter. Une parole qui provoque un carambolage, un face à face sans précédent avec l’autorité en place, qu’elle soit religieuse ou civile.

Jésus offre une parole qui ne revendique aucun pouvoir.  Que de gens autour de nous ne cherchent que le pouvoir !  Politique, économique, religieux.  Nous en sommes des victimes, peut-être même inconsciemment ? Comment ne pas être non seulement déroutés, mais stupéfaits, devant ce signe du Ciel ? Devant ce renversement.

Jésus ne se barricade pas derrière une loi pour se protéger. Sa notoriété ne repose pas sur ses origines. Il n’a aucune résidence officielle ni garde du corps pour le protéger. On sent qu'il est un  homme libre, libéré de tout pouvoir politique, économique, religieux. Il réforme ce qui est déformé (François, discours à la curie, 2016).

La foule pressent que Jésus ne désire aucunement usurper le pouvoir des autres. Il s’enfuit au désert quand on veut lui en donner. Elle pressent que cet homme n’a aucune prétention de se voir paré d’une couronne de pierres précieuses, qu’il ne cherche pas à s’élever au-dessus des autres, encore moins à s’asseoir sur un trône de gloire. Il n’écrase personne sous des lois. Pourtant, il trouble les Hérode de son temps et tout Jérusalem (Mt 2,3).

Jésus a un langage et un comportement décapants. Visitant les malades, mangeant aux tables des rejetés, comme Zachée, Lévi, en s’arrêtant au puits de Jacob parce qu’il a soif de proximité avec une porteuse d’eau, de réconcilia-tion entre son peuple et les samaritains, il fait voir l’arrivée du ciel sur la terre que les textes bibliques appellent le royaume est parmi vous. À ceux qui focalisent tout sur le politiquement correct, le parfaitement correct, Jésus exprime que les pécheurs et les prostituées seront devant vous dans le Royaume des Cieux (Mt 21, 31). L’écouter fait du bien à la foule. Jésus change l’identité de Dieu. Il est Dieu «pour nous», «avec nous».

Pour annoncer l’arrivée d’un temps nouveau, Jésus abat les murs érigés entre les pratiquants irréprochables (s’il y en a)  et les gens qui se savent non corrects. Il refuse une religion sans âme, un cléricalisme sans âme (lettre du pape au cardinal Ouellet, 19 /03/16). Il prend le temps, consacre tout son temps à écouter les souffrants, à rencontrer les blessés qu'on juge incorrects, les migrants, les sans-abris, les malades mentaux qu’on retrouve dans la rue. Quel dangereux carambolage que ce face à face de Jésus avec les us de la religion !

C’est un renversement déroutant, stupéfiant, surtout si les grands de l’époque l’affublent d’être un homme sans renommée, sans nobles antécédents familiaux, sans pouvoir et pourtant si séduisant. Rafraichissant. 

Je reprends autrement ma question initiale. Sont-ils vraiment fous ces gens qui sont amoureux de quelqu’un qui a perdu la tête en voyant en Jésus un sauveur de leur vie ? Sont-ils vraiment fous, ceux qui reconnaissent la nouvelle identité de Dieu, non un Dieu écrasant, mais libérant d’un joug pesant.  Comment ne pas être fou de cet homme, véritable libérateur qui profile pour nous un chemin, un chemin qui ne priorise pas d’abord les normes d’une bonne conduite, mais celui d’entendre l’appel adressé à Abraham: marche en ma présence et sois irréprochable (Gn 17, 1). ).  Dit autrement, cet appel nous interpelle pour quitter des chemins connus pour marcher sur des chemins inconnus, celui que nous propose le rafraichissant Jésus. .AMEN

 

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Date: 
Dimanche, 1 janvier, 2017

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