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2017-A-Jn 19, 25-37 Padre Pio, transparent de Dieu

Année A : samedi de la 24e semaine ordinaire (litao24s.17)

Jn 19, 25-37 : Padre Pio, transparent de Dieu

Près de la Croix se tenaient sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.  Ces femmes ont vécu la passion de Jésus jusqu’au fond de leur cœur, jusque dans les terreurs de la mort, pendant que Jésus souffrait dans son corps sur la croix.  

Aujourd’hui, la liturgie nous fait contempler quelqu’un, Padre Pio, dont on a dit qu’il était un transparent de Dieu. Durant plus de cinquante ans, il a vécu non près de la croix, mais sur la Croix. Il a vécu avec les plaies de Jésus sans rien en dire parce que se jugeant indigne d’un tel honneur. Il a souffert dans son corps. Je t’associe à ma passion, a-t-il entendu de la voix de Jésus, comme le rapporte la publication en 2008, de l’autobiographie secrète de Padre Pio. Seul prêtre stigmatisé, il est devenu prêtre associé à la passion de Jésus.

Mais une autre souffrance fut sienne. Il a souffert dans son cœur. Cette souffrance dépasse de beaucoup les tourments de la chair. Comme Jésus, il fut calomnié, traité de malade mental, de coureur de jupons, il a vécu l’humiliation quand on lui a enlevé le droit de célébrer l’eucharistie en public, lui pour qui chaque eucharistie le rendait transparent de Jésus. Durant la Sainte Messe, écrit-il, je suis suspendu à la croix avec Jésus et je souffre tout ce qu’a souffert Jésus sur le calvaire, pour autant que ce soit possible à une nature humaine. Stigmatisé du cœur, on lui retira, à lui le passionné de la compassion, le droit de confesser. 

Une vie configurée à la perfection à celle de Jésus dans son corps autant que dans son cœur. Stigmatisé dans son corps. Stigmatisé du cœur. Comme ces femmes au pied de la croix, il s’est tenu debout en menant une vie plongée dans les souffrances de Jésus.. La fécondité e sa vie se trouve dans sa manière de compléter ce qui manque à la passion de Jésus (Col 1, 24).

Ce  qui est beau dans cette vie, ce qu'il faut souligner, c’est que sa souffrance, sa vie de stigmatisé ne lui a pas empêché d’être au service des autres. Son hôpital, sa maison pour soulager la souffrance, atteste, aujourd’hui, que son cœur [brulait] d’un feu d’une grande charité (préface). D’un feu de compassion. Il écrit quelques années après son ordination sacerdotale : je sens continuellement en mon intérieur un feu qui me brûle, mon cœur est envahi par une flamme.

Paul exprime très bien ce que fut ce prêtre, transparent de Jésus. Il a porté dans son corps la marque des souffrances de Jésus. La croix reste son seul orgueil (Gal 6,18). Cette vocation à porter les souffrances de Jésus sera toujours un processus inachevé. Nous serons toujours en décalage face à porter sa croix.  Je poursuis ma course (Ph 3, 12). C’est à l’accueil que nous faisons à la croix, que se mesure la grandeur du cœur humain. Notre capacité de vivre ressuscité.  Jésus ne nous a pas promis de survivre, mais de ressusciter.

Dans sa première homélie comme évêque de Rome, le pape François disait aux cardinaux que lorsque  nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix, quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur : nous sommes mondains, nous sommes des Évêques, des Prêtres, des Cardinaux, des Papes, [des baptisés], mais pas des disciples du Seigneur.

Nous, baptisés, qui cherchons le Christ, nous ne le trouverons nulle part si ce n’est sur la croix. Et cette croix  est notre joie, notre bonheur, notre gloire.  Ignorer cela, c’est faire de l’évangile la plus grande escroquerie de l’histoire. Sa vie ne fut pas une escroquerie, mais une signature de cette lettre de Paul : avec le Christ, je suis fixé à la croix ; je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi (Gal  2, 19).  

 Je conclus par ces mots de l’auteur de l’imitation de Jésus-Christ, Thomas a Kempis (1379?-1471): beaucoup suivent Jésus jusqu’à la fraction du pain, mais peu jusqu’à boire le calice de sa passion. Beaucoup admirent ses miracles ; mais peu vont jusqu’à l’ignominie de sa croix. […] beaucoup le louent, le bénissent tant qu’ils reçoivent de lui quelques consolations […] beaucoup aiment Jésus pour Jésus et non pour sa croix.

Vivons cette eucharistie avec la même intensité que Padre Pio, en devenant transparents de Jésus. AMEN

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Vendredi, 1 septembre, 2017

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