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2017-A-Jn 10, 11- 16 Saint François de Laval

Année A: samedi de la 3e semaine de Pâques (litap03s.17)

Jean 10, 11- 16 : Mgr de Laval, un accompagnateur comme Jésus

Quiconque a le sens du Christ, écrit Guillaume de Saint-Thierry dans sa Lettre aux frères du Mont-Dieu, sait combien il est nécessaire, ne serait-ce qu’une fois par jour, de graver dans sa mémoire, le souvenir de Jésus.  Il faut se souvenir que quelqu’un se soucie de moi jusqu’à me gâter de sa présence. Jusqu’à sortir vers moi.

Garder en mémoire le souvenir de Jésus est ce qu’il y a de meilleur dans la vie du tout croyant. Je suis le bon pasteur. Et que me dit-il ce Dieu-pasteur, ce Dieu ressuscité quand il s’approche de moi, quand il sort de sa terre céleste pour marcher sur ma terre raboteuse ? Il me dit tout simplement : donne-moi la permission de m’occuper de toi; quelle émouvante et belle déclaration. Mais est-ce que je veux qu’il s’occupe de moi ?

 Pourquoi veut-il tellement s’occuper de moi ? Pierre en donne la réponse : vous étiez errants comme des brebis (1 Pi 2, 25). Un psaume chante: je suis errant comme une brebis égarée : viens chercher ton serviteur (Ps 118, v.176). Dans les Actes, il est écrit : sauvez-vous de cette génération dévoyée (Ac 2, 40), de cette génération qui refuse de se laisser accompagner sur la route et que Jean traduit comme des brebis sans berger.   J’écouterai le son de sa voix, seulement si je ressens le besoin d’être cherché et trouvé par quelqu’un qui puisse me sauver de ma condition d’égaré.

Le point de départ de ce pasteur Dieu vers moi, c’est mon errance. Il souhaite m’accompagner pour m’éviter des égarements. Chacun porte en soi désordre, confusion, tendance à se perdre, à ne pas trouver le chemin de la vie. Il faut tomber parfois très bas, même spirituellement, pour crier ce besoin d’aide parce que je ressens que je ne peux m’en sortir seul.  Mais est-ce que j’accepte d’être accompagné ? 

Comment m’accompagne-t-il ? Comment s’occupe-t-il de moi ? En me donnant sa vie. Ce qui me trouble en entendant cela, c’est que cela signifie qu’il me donne sa mort. Jésus me donne sa vie ou me donne sa mort pour qu’elle détruise la mienne. Jésus sort, se désapproprie de lui-même, pour rejoindre en moi la brebis perdue. C’est quelque chose d’inimaginable, d’impensable, d’inaudible à mes oreilles et à celles de mon entourage. 

Jésus ne nous a pas  trompés quand il a dit, de son vivant, qu’il faut que le berger, que le fils de l’homme souffre beaucoup. Dans la liturgie du Vendredi saint, nous avons chanté que l’amour a gagné l’immense défaite, [que] demain le Jour surgira du tombeau.

Aujourd’hui, nous sommes ce demain; ce demain nous échappe quand nous n’entendons pas sa voix, quand nous la plaçons soigneusement dans nos archives, quand nous ne ressentons pas le besoin de sa miséricorde, de nous laisser guider ou soigner par lui. Cette voix est d’une telle discrétion qu’il y a un risque de ne pas l’entendre. 

Entendons Jésus nous déclarer: je suis le bon pasteur... je vous connais. Déclaration belle et émouvante, mais difficile à accepter parce que si le Berger-Jésus nous accompagne en nous donnant sa vie, en toute logique, ne faut-il pas, en retour, agir comme lui ? 

Mgr de Laval, dont nous faisons mémoire, en écoutant dans l’intimité la voix de Jésus, a fait don de sa vie. Il fut un vrai berger, un accompagnateur recherché dans l’Église naissante. Il n’a pas craint de traverser la grande épreuve (Ap 7, 14) tant il avait le cœur en feu. Sa solidarité avec les ébranlés, dont il connaissait les besoins autant matériel que spirituel, reflétait celle du berger Jésus. Il voyait la misère de son peuple (Ex 3, 7 ). L’histoire retient qu’il menait une vie mystique toute empreinte de charité. Il était une caresse de Dieu pour les gens d’ici, autochtones ou pas. Il est venu raconter au peuple d’ici les merveilles du Seigneur. AMEN. 

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Date: 
Samedi, 1 avril, 2017

Commentaires

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Se faire caresse de Dieu pour ceux qui nous entourent ! Quelle belle mission ! Une mission accessible à tout le monde, même aux personnes âgées qui ne peuvent pas s'engager dans les oeuvres paroissiales.

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