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2015-B-Jn 19, 25-27- Notre Dame des Douleurs - le bleu est la couleur de la vie.

Année B: Mardi 24e semaine ordinaire (LITBO24M.15)
Jean 19, 25-27 : Notre-Dame des douleurs : le bleu est la couleur de la vraie vie

Nul ne peut échapper aux douleurs de la vie. Sans crier gare et surtout là où on ne les attend pas, elles nous tombent dessus et nous laissent désemparés. Nous rêvons d’une vie en rose et nous voilà couverts de bleus. Mais le bleu, dit Martin Steffens (La vie en bleu, Éd. Marabout, 224 pages), jeune professeur de philosophie, est la vraie couleur de la vie.

Devant la douleur, nous avons droit à toutes sortes de réactions. Faire son deuil d’une vie en rose, sans souffrance. Un peu de volonté. De courage. Le propre de la vie est de laisser la douleur nous surprendre sans qu’elle nous écrase, nous paralyse. Devant la douleur qui torpille notre vie, certains optent pour la taire, d’autres pour l’exhiber jusqu’à l’infini du possible. Ce sont là deux excès à éviter.  Ni minimiser, ni se faire violence, mais vivre debout comme Marie l’insondable souffrance qui a marqué sa vie. Vivre en bleu pour citer le philosophe Steffens.

En entrant dans l’esprit de cette fête de Notre-Dame des douleurs, un mot me vient en mémoire, celui de la «dépendance» de Marie avec la douleur que lui avait prédit le vieillard Syméon (cf. Lc 2, 35). Pour l’affronter, pour adoucir son intensité, Marie n’a pris aucune médication. Au lieu de s’en plaindre, se plaindre ne change rien à la réalité, elle l’a assumée avec sérénité, l’a embrassée librement, l’a vécu comme faisant partie intégrale de son OUI à Dieu. Comme accomplissement de son Oui. Elle en a fait un chemin d’union à Dieu. 

Charles Péguy, qui savait de quoi il parlait quand il parlait de Marie, a cette phrase profonde : le Fils a pris tous les péchés, la mère a pris toutes les douleurs. Un auteur spirituel du Moyen-âge dit la même chose autre-ment : Au Calvaire, vous auriez vu deux autels : Le Cœur de Marie et le Corps du Christ. Celui-ci immolait sa chair, celle-là son âme.

En accompagnant Jésus sur les routes de la Galilée, Marie a vécu un chemin de Croix tout intérieur. La dernière station, debout près de la Croix, dépasse toutes les horreurs dont nous sommes pourtant témoins aujourd’hui dans cette foule de migrants fuyant leur pays en proie à la violence et la haine de l’état islamique. Ô vous qui passez par le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur pareille à la mienne  (Lm l. 12). Les autres évangélistes mentionnent que les disciples se tenaient debout mais de loin. Ces deux mots debout et près de la croix dégagent quelque chose de beau. Ils décrivent toute la spiritualité de Marie.

Question : ne serait-ce pas pour nous dont le poids de l’âge et ses douleurs nombreuses nous accablent, une belle manière de vivre ce qui nous arrive : debout et près de la Croix. Ce poème admirable qu’est le Stabat Mater décrit bien cela quand il nous invite à  se tenir là, debout près de la croix avec vous, ô Marie !

Ces deux attitudes sont très difficiles à unifier. Marie nous indique ce matin, à chacun d’entre nous, à notre Église aussi, un chemin chrétien, un chemin marial pour vivre nos «bobos», pour affronter toutes les misères et scandales de notre Église : debout non pas en pleurnichant ni en larmoyant, mais en étant près de la croix, en tenant fermement ces croix  que Jésus nous offre et qui ne seront jamais au-delà de nos forces.

Par sa présence debout et près de la Croix, Marie a participé à l’œuvre de son Fils. C’est aussi notre chemin pour annoncer Jésus à notre monde. AMEN.

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Date: 
Mardi, 1 septembre, 2015

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