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2015-B- Jn 19, 25-27 -jeudi 6e semaine de Pâques- tel fils, telle mère

Année B: Jeudi 6e semaine de Pâques (litbp06j.15)

Jean 19, 25-27 : tel fils, telle mère

Célébration de clôture de l'année 2014-2015 du groupe marial de Châteauguay.

Ces paroles de Jésus voici ta mère qui demande à Jean de prendre chez soi Marie, sont pleines de délicatesse.  À l'heure de sa mort, Jésus se soucie de sa mère. Il ne veut pas qu'elle soit matériellement dépourvue. Il demande à Jean d'en prendre soin.

Mais il y a plus que cela dans la demande de Jésus. Dans le voici ta mère, Jésus demande à Jean le contemplatif, de devenir ce qu'il voit en Marie. De devenir ce qu'elle est. Vous connaissez le diction, telle mère, tel fils. Marie a renversé ce dicton. Avec elle ce n'est plus telle mère, tel fils mais bien tel fils, telle mère. Marie ressemblait tellement à Jésus qu'elle peut dire avec grande honnêteté, grande humilité, qui me voit, voit mon Fils, comme Jésus avait dit qui me voit, voit le Père (Jn 14, 9).  Quand Jésus demande à Jean de prendre chez lui Marie, il lui demande de ne plus exister.

Dans son être profond, Marie n'existe pas. Son «moi» est celui de son Fils. Elle vit en Dieu plus qu’en elle-même. À preuve : les premiers mots de son Magnificat expriment tout ce qu’elle est, ce qu’elle vit. Mon âme exalte le Seigneur. C’est sa manière de vivre. Comme toute mère, elle n'existe que pour son Fils. Tellement dans la Parole de Dieu, disait le pape Benoît, qu'elle en sort et en rentre avec un grand naturel, qui ajoute : la Parole de Dieu devient sa parole et sa parole naît de la Parole de Dieu.

Dès l'Annonce de l'Ange, toute sa vie fut entièrement tournée comme le tournesol, vers son Fils. Elle Le voyait partout. Elle ne voyait que Lui. Toute sa vie, elle Lui a dit OUI. Elle fut la servante du Seigneur. La servante de son Fils. Toute sa vie, elle a prié, loué son Fils. Qu'elle est belle cette vie toute tournée vers Jésus ! Toute consacrée à Jésus !  

Marie a tellement regardé son Fils qu'on peut théologiquement dire tel Fils, telle Mère. Elle donne toute la place à Dieu dans sa vie. Sa manière de prier est celle de son Fils. Dans sa prière Jésus était perdu dans le Père.

En nous disant à chacun d'entre nous voici ta mère, et c'est ça se consacrer à Marie, Jésus nous demande comme à Jean, de ne plus s'auto-regarder, s'auto-admirer, mais de faire de nos vies une lettre écrite de la main de Dieu (2 Co 3, 3). Ce qui est premier dans toute consécration, c'est de mener une vie christocentrique, tournée vers le Christ comme le tournesol se tourne vers la lumière. Pour mener une vie tournée vers Jésus, Marie peut nous inspirer. Elle est la plus parfaite des disciples de Jésus. Ne disons-nous pas à Jésus par Marie. Ce qui est premier, c'est Jésus.

Si vous m'avez bien compris, toute consécration mariale est un engagement à mener une vie le plus conforme possible à celle de Jésus dont Marie est un exemple de conformité. C'est simple mais impossible aussi de ne plus exister pour soi-même. Il y aura toujours de failles dans notre souci de vivre comme Jésus. 

Dans son message pour la journée mondiale de prières pour les vocations, le pape précisait que cette sortie [de soi] (c'est ça ne plus se donner de l'importance) n'est pas à entendre comme un mépris de sa propre vie, de sa propre sensibilité, de sa propre humanité. Au contraire, la vocation chrétienne, j'ajoute toute consécration chrétienne et davantage celle de se consacrer à vivre comme Marie tournée vers le Soleil Jésus, est un appel qui attire et renvoie au-delà de soi-même, décentre la personne, allant du «je» enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi.

Les textes entendus nous présentent deux modèles, deux manières de vivre : l'une, Ève, qui cherchait à l'extérieur d'elle-même, le paradis; l'autre, Marie, qui savait au plus profond d'elle-même, le paradis de Dieu. Le premier modèle, toujours très actuel, est une vie toute recroquevillée, toute renfermée sur la recherche d'un bonheur trouvé dans la possession. Dans l'avoir.

Le second modèle offre à voir une vie qui n'existe plus pour elle-même. C'est quand je n'existe plus que j'existe. Toute cette année que vous avez consacré à approfondir les béatitudes fut à chaque mois un appel à refuser de vivre recroquevillés sur vous-mêmes. À refuser, ai-je dit, une vie escargot. Le fil rouge des béatitudes, c'est l'attention aux fragilisées de la vie et à la promotion d'une manière de vivre qui fait la beauté de l'humain.

Monte en moi en conclusion, cette demande de Jésus à Sœur Marie de la Trinité, cette religieuse du siècle dernier qui bien que vouée à la vie contemplative, par obéissance à son directeur spirituel, est devenue religieuse dominicaine rurale : toi deviens moi et moi je serai Toi. Traduction pour vous ce soir: toi, deviens tellement Marie que Moi (Jésus) je serai toi comme je le fus en ma Mère.

Que Marie nous rende disponibles, dit l'intention de prière du mois de Mai, à annoncer son Fils.   AMEN.

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Vendredi, 1 mai, 2015

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